« On néglige trop souvent la vertu d’espérance. Voyez,
on parle de la foi, on parle de la charité. On néglige assez facilement la
vertu d’espérance, c’est un tort parce que la vertu d’espérance est vraiment la
vertu du pèlerin. Elle est la vertu de celui qui est en marche. Elle est la
vertu de celui qui pense au but vers lequel il se dirige, vers lequel il
marche. Or, cela devrait être tellement naturel, je dirais : Quelqu’un qui
se met en voyage, il n’a d’autre idée, au cours de son voyage, que d’arriver au
but qu’il s’est proposé d’atteindre. C’est évident, c’est clair. Sinon, quand
on lui demande – Où est-ce que tu te diriges ? Où est-ce que tu vas ?
– Eh bien, je ne sais pas, je n’y pense pas, je n’y ai pas pensé.
« Cela va de
soi, si on demande à un voyageur où il va, il dira : - Je vais voir ceci,
je vais voir cela, je vais rencontrer un tel. Il est tout le temps fixé sur le
but vers lequel il va. Alors c’est un peu surprenant de ne pas suffisamment
penser, réfléchir, méditer, sur le but vers lequel on se dirige. Ce serait
tellement naturel d’y penser constamment parce que nous sommes toujours en
chemin. Nous sommes in via, nous sommes des viateurs.
« Alors l’espérance, c’est vraiment la pensée du ciel.
Là encore, le Saint-Sacrifice de la Messe nous met en contact avec le ciel.
Notre-Seigneur nous ouvre les portes du ciel, et c’est l’éternité vers laquelle
nous marchons. Il nous rapproche l’éternité, par sa croix. C’est pourquoi il ne
faut pas hésiter à parler souvent aux fidèles de leurs fins dernières, du ciel,
de la Trinité Sainte, de l’état des âmes au ciel, des élus, des anges, de la
Vierge Marie présente au ciel, de tous les saints, de la communion des saints
dans le ciel. Parler aussi de notre ange gardien qui, lui, voit le ciel, comme
dit Notre-Seigneur : - Il ne faut pas scandaliser ces enfants dont les
anges voient Dieu. Donc notre ange gardien, lui, voit Dieu. Il n’espère pas
seulement, il y est, lui. Alors demandons-lui de nous aider à penser au ciel et
à vivre davantage dans cette vertu d’espérance. »
Ecône, conférence aux futurs diacres, 1er juin 1990
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