« Alors nous, qui ne sommes pas encore arrivés à la résurrection,
notre chemin ici-bas, c’est la croix. Et quelle espérance, quelle profonde joie
de nous unir à Notre Seigneur Jésus-Christ pendant notre vie ! Dans les
difficultés, dans les épreuves, dans les joies, toujours avec Notre Seigneur
Jésus-Christ et avec la Très Sainte Vierge Marie, suivre ce chemin de la croix, nous
offrir avec Notre Seigneur Jésus-Christ.
« Et Dieu sait si aujourd’hui d’une manière particulière, nous
avons à souffrir moralement de la situation de l’Eglise, par exemple. Cette
situation douloureuse de l’Eglise, c’est une souffrance pour nous, de tous les
jours. Nous aussi, nous avons à porter notre croix avec Notre Seigneur
Jésus-Christ qui la porte en voyant son Eglise. Il n’est pas possible que
Notre Seigneur, que la Très Sainte Vierge Marie, voyant ce qui se passe
aujourd’hui sur terre pour l’Eglise, cette passion que subit l’Eglise, ne
soient pas dans la douleur !
« Alors nous aussi, nous souffrons. Nous souffrons avec
Notre Seigneur Jésus-Christ, nous portons notre croix. Et pour cela nous avons
toujours besoin d’avoir Notre Seigneur Jésus-Christ devant nos yeux :
Jésus-Christ crucifié. Et c’est bien pour cela qu’Il est sur nos autels. Et
c’est bien pour cela que Jésus-Christ nous a laissé le sacrifice de la messe,
qui n’est autre que le sacrifice de la croix, et qu’Il nous a commandé de
participer à la Victime en communiant, c’est la Victime toute sanglante de
Notre-Seigneur sur la croix que nous mangeons, et à laquelle nous participons,
pour porter la croix tous les jours. Oh ! non pas dans l’amertume, non pas
dans le découragement, non pas dans le désespoir. Au contraire ! Mais avec
l’espoir qu’avec Notre Seigneur sur la croix, nous serons un jour avec
Notre Seigneur dans sa résurrection et dans sa gloire. »
Mgr Marcel Lefebvre, Retraite à Riddes en 1980