Faut-il en toute occasion et en tout temps dénoncer les erreurs de
ceux qui nous entourent ? L’état assez dramatique de l’Église, les
craintes légitimes qui nous habitent pourraient nous y inviter. Telle n’est pas
la réponse du fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. En 1975, dans
une conférence aux séminaristes d’Écône, Mgr Marcel Lefebvre rappelle assez
justement que la mission principale de l’Église réside dans l’enseignement de
la foi et des vérités révélées par Dieu. Se sanctifier, méditer, réfléchir,
exercer la charité doit être l’essentiel. Cela ne dispense pas, bien au
contraire, de dénoncer ensuite les écueils des erreurs qui nous environnent.
Cela doit même découler de la prédication de la vérité évangélique. Mais sous
prétexte que les papes depuis Jean XXIII ont supprimé les condamnations, et de
fait le système immunitaire de l’Église, faudrait-il passer son temps à
condamner et à dénoncer, quitte à se substituer au Saint-Office ? Le
défaut ne justifie pas l’excès :
« Si
personnellement j'ai cru nécessaire dans les conférences que j'ai déjà pu faire
l'année dernière, en particulier sur le libéralisme, vous mettre en garde
contre cette erreur et demander qu'on multiplie les livres sur le libéralisme
des catholiques, je pense que ces choses sont nécessaires. Non pas que nous devions avoir comme premier but de lutter contre les
erreurs, notre premier but c'est de connaître la vérité, évidemment. Et je
pense qu'il est important d'insister un peu sur cet aspect. Vous êtes ici
au séminaire précisément pour connaître la vérité, pour connaître, dans vos études, la révélation, ce que le magistère de l'Eglise vous enseigne et
également ce que l'Eglise enseigne comme principes philosophiques, non
seulement comme principes théologiques mais aussi comme principes
philosophiques. Et c'est cela qui est essentiel. C'est donc ce qui doit faire
l'objet de vos préoccupations, l'objet de vos études d'une manière
essentielle : l'étude, la prière, tout ce qui peut contribuer à votre
sanctification, la méditation, le silence, la réflexion et l'exercice de la
charité entre vous.

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