Le supérieur de la Fraternité trahit. Le supérieur abandonne le bon combat.
Le supérieur livre la Fraternité : Ce sont autant de slogans que Mgr
Marcel Lefebvre a subis, lui aussi, en son temps. Une petite minorité de ses
prêtres prit prétexte des relations avec Rome, brandit ici ou là un texte
pour dénoncer une prétendue compromission et l’affaire était faite. Il fallait
à tout prix livrer Monseigneur à la vindicte. Hier c’était par le moyen de
tracts et de bulletins. Aujourd’hui, ce sont les blogs et les forums qui
assurent la triste besogne. Pour le fondateur, ces esprits emportés ne font que
manifester leur ingratitude. Avant de montrer que les pourparlers avec Rome
n’ont d’autre but que de toucher toujours davantage les âmes, de gagner
toujours plus de pâturages, l’archevêque indique que la solution à ce genre de
crise se trouve dans la paix du devoir accompli. Loin des discussions stériles,
la construction de l’Église se fonde sur la messe, sur le catéchisme, sur les
sacrements « tout simplement » :
« Il faut
prendre garde dans la confusion actuelle, provoquée par l’absence de doctrine, par
la disparition de la foi, devant les divisions qui surgissent partout et qui
sont l’œuvre du diable, évitons les discussions stériles ! Dieu sait s’il
y en a des discussions stériles parmi les traditionalistes ! Mon Dieu,
cela continue, cela ne fait que s’amplifier !
« Peut-être certains d’entre vous ont-ils déjà entendu dire que des petits pamphlets circulent contre moi-même, contre ma lettre N° 16, contre mes contacts avec le pape et avec
Rome. Personnellement cela ne me touche pas beaucoup. C’est malheureux lorsque
cela provient de bons amis, des amis sur lesquels on croyait pouvoir compter et
qui, ma foi, disent exactement la même chose que les pires des progressistes
parce que je me fais traiter de « traître » par ces bons amis, parce
que, soi-disant, je suis en train de faire des compromissions, je suis en train
d’abandonner la messe ancienne, je suis en train de livrer les traditionalistes
à Satan, etc.
« Quand je
suis arrivé au Chili, dans les journaux, il y avait des articles disant :
« Le Cardinal Silva Henriques dit que Mgr Lefebvre est un traître et un
Judas » ! Voilà d’un côté, le pire des progressistes, le cardinal
Silva Henriques du Chili, qui était ami d’Allende, et de l’autre, ceux qui se
disent les ennemis des progressistes, qui disent aussi que je suis un
traître ! Il faut croire qu’ils se rapprochent entre eux et qu’en
définitive ils sont plus près qu’ils ne croient les uns des autres.
« Qu’importe !
Si cela peut ajouter quelque chose au peu de mérites que j’ai, tant
mieux ! On m’a dit que j’étais
Pilate. Je crois que je ne vous ai pas encore livrés, mais je crois plutôt que
ceux-là ressemblent aux soldats qui crachaient sur le visage de Notre Seigneur.
Je pense qu’ils ressemblent davantage à cela parce que j’estime qu’il est
vraiment ignoble de dire que je préfère, paraît-il, éviter le scandale que de
défendre la vérité. Vous êtes juges ! Voilà des choses qui se disent
maintenant, mais tout cela, ce sont des discussions stériles. Laissons à ceux
qui disent cela, qui diffusent des choses de ce genre-là, dont certains ont
même été élevés dans cette maison, la responsabilité de ce qu’ils disent. Peu
importe ! A la grâce de Dieu ! Je ne veux pas entrer dans ces
discussions. »
« Ce qui est
essentiel dans notre travail, c’est de continuer la Tradition de l’Église, tout
simplement, de travailler à la construction de l’Église par le catéchisme, par
les sacrements, par la prédication, tout simplement… Et si nous pouvons, par nos
prières et par nos efforts, arriver à faire en sorte qu’au lieu d’être
seulement quelques milliers de traditionalistes fidèles à la Tradition, si nous
pouvions arriver, en brisant le rideau de fer qui est autour de nous et qui
nous enserre, à faire en sorte qu’il y ait des millions et des millions d’âmes
et peut-être des centaines, des milliers de prêtres qui redisent et qui
participent au Sacrifice de la Messe selon la Tradition, la Messe de toujours,
je crois que nous sommes obligés en conscience de faire tout ce que nous
pouvons pour y arriver.
« Si nous n’y
arrivons pas, nous n’y arrivons pas ! Nous aurons fait au moins tout ce
que nous pouvions. C’est le seul but que j’ai par toutes ces démarches que je
peux faire auprès de Rome. Je n’ai pas d’autre but que de dire : si
seulement je pouvais briser ce rideau de fer qui nous enserre et faire en sorte
que des millions d’âmes se sauvent parce qu’elles auront de nouveau la source
de la grâce dans la vraie Messe, dans les vrais sacrements, dans le vrai catéchisme,
dans la vraie Bible, eh bien, je pense que nous n’aurons pas perdu notre temps.
Alors je vous demande de prier pour cela. »
(Mgr Marcel
Lefebvre, conférence à Écône, 3 mai 1979)
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