Pour
ne pas révéler son incapacité manifeste dans les affaires religieuses et
surtout pour discréditer la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X et son œuvre
catholique, le monde journalistique, entraînant parfois même quelques évêques
embarrassés à sa remorque, vient jeter l'opprobre sur l'œuvre de
Monseigneur Lefebvre. Recueillant quelques mots fort regrettables, ils en font
presque le programme de cette société religieuse. Il est bien inutile d'inviter
ces messieurs dans nos églises pour se rendre compte, à l'évidence, que
les prêches de nos prêtres parlent de l'avenir de nos âmes, jamais de la
Seconde Guerre Mondiale. Mais la collusion pour quelques manipulateurs
d'esprits est trop tentante ! Le problème, c'est que la tentation
n'intervient jamais sans un certain péril. Car il ne serait pas très difficile
d'établir la filiation de certains d'entre eux avec des personnages au passé
quelque peu douteux au cours de la décennie 1940.
La
vérité est que l'œuvre fondée par Monseigneur Lefebvre est ancrée dans le
Catholicisme, l'ennemi le plus farouche du National Socialisme, ce rejeton païen
de l'agnosticisme du XIXe siècle qui a bâti sa terreur sur le règne de la race,
tandis que l'Eglise bâtissait son honneur sur celui de Dieu. Tandis que les
gouvernants des démocraties libérales se muraient dans leur silence, pendant
que le dictateur communiste sanguinaire signait le Pacte germano-soviétique
avec Adolf Hitler, le pape condamnait isolément et sollennement le Nazisme dans
l'encyclique Mit Brennender Sorge.
De
manière plus précise, la Fraternité Saint-Pie X plonge historiquement ses
racines dans la lutte contre cet agnosticisme complet qui s'est clairement
incarné dans les régimes païens du Nazisme allemand et du Fascisme italien. Le
père de Monseigneur Lefebvre, René Lefebvre, celui qui l'avait éduqué, celui
qui lui avait appris à distinguer les systèmes sains des attelages politiques
qui mènent l'Europe à sa perte, n'a pas craint – en son temps – de résister
jusqu'à faire couler son sang en mourant déporté au camp de Sonnenburg.
Filateur
de Tourcoing honoré et estimé, il avait rempli un rôle important au cours du
premier conflit mondial. Non mobilisable, il s'était mis à la disposition de l'Intelligence
Service et avait permis l’évasion d’un grand nombre de prisonniers. Il
retrouva du service dans les réseaux de résistance dès l’année 1940, en
transmettant des messages radiodiffusés sur Londres ou en recueillant des
prisonniers français, belges ou allemands. Le 21 avril 1941, ce lieutenant des
Forces françaises combattantes, membre du réseau Zéro-France, fut arrêté par la
Gestapo. D’abord incarcéré à la prison Saint-Gilles de Bruxelles, il fut
déporté en Pologne, au camp de Sonnenburg, celui qu'on appela le « Folterhölle »,
c'est-à-dire « l'enfer de torture », connu pour ses mauvais
traitements et brutalités et dont les dernières centaines de prisonniers furent
éliminés à la mitraillette dans la nuit du 30 au 31 janvier 1945. D’abord tenu
par les S.A., il était géré par les S.S. à l’époque où le père de Monseigneur
Lefebvre y entra.
Sans
abandonner son chapelet, son missel et son imitation de Jésus Christ, René
Lefebvre périt le 4 mars 1944. Son corps a disparu dans les charniers du
système concentrationnaire nazi. Le 16 juillet 1953, une décision
gouvernementale lui attribua la qualité de déporté résistant. C’est bien
ce type de héros, fier et noble, défenseur de sa patrie et surtout de sa foi,
quitte à donner sa vie, que la Fraternité Saint-Pie X compte donner en modèle à
la jeunesse. Ce n’est certainement pas ces tristes « héros » journalistiques si
temporels et conformistes passés maîtres dans l'art de l’amalgame et du
dénigrement.
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