mardi 27 juin 2017

La FSSPX souhaitait une prélature personnelle dès 1984


Ces dernières années, le terme de « prélature personnelle » est revenu plusieurs fois dans la bouche des prélats romains et des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X pour qualifier la structure que le Saint-Siège avait proposée à cette dernière. Mais il ne s’agit en rien d’une nouveauté. Déjà, en 1985, la Maison Générale de la Fraternité demandait trois choses dans une pétition qu'elle adressait à Rome :

1. « la liberté à tout prêtre d’utiliser le missel romain et les livres liturgiques en vigueur en 1962 »

2. Que « cesse, pour S. Exc. Monseigneur Lefebvre et ses prêtres, l’injuste situation dans laquelle on les a placés »

3. « Que la Fraternité soit reconnue dans l’Église comme société de droit pontifical et prélature personnelle »

Les deux premières demandes correspondent aux deux préalables demandés par Monseigneur Fellay en 2000 et réalisés les 7 juillet 2007 (Motu Proprio Summorum Pontificum) et 21 janvier 2009 (levée d’excommunication). La dernière demande, l’octroi d’une prélature personne, intervenait trois ans après l’obtention par l’Opus Dei d’une prélature personnelle. C'était en 1982. C’est la seule société ayant bénéficié de cette structure jusqu’ici. Cette dernière a été prévue par le décret conciliaire Presbyterorum ordinis. Dans la lettre qu’il adressait au cardinal Gagnon le 21 novembre 1987 pour établir une structure reconnue par Rome, Mgr Lefebvre en citait le paragraphe 10 pour justifier de l’octroi d’un tel statut à la Fraternité :

« Il pourra être utile de créer à cette fin des séminaires internationaux, diocèses particuliers, prélatures personnelles, et autres institutions auxquelles les prêtres pourront être affectés ou incardinés pour le bien de toute l’Église ».

On notera d’ailleurs que, en proposant de créer des séminaires internationaux et en établissant une années de spiritualité, ce décret conciliaire était la référence sur laquelle s'appuyait Mgr Lefebvre en affirmant que les séminaires de la Fraternité avaient été les seuls à appliquer les textes conciliaires sur la formation sacerdotale.



mardi 27 septembre 2016

Mgr Lefebvre : Imaginez-vous que demain nous puissions dire librement nos messes dans les églises ?

Au début du pontificat de Jean-Paul II, Mgr Marcel Lefebvre a adressé au pape des propositions concrètes pour parvenir à une régularisation de la Fraternité Saint-Pie X. Il demandait notamment la liberté pour les prêtres de célébrer la messe traditionnelle et le refus explicite de célébrer la nouvelle. À l’époque, le recours à l’ancien missel était purement et simplement interdit. On voit ainsi que l’œuvre n’a guère varié dans ses demandes avant de voir concrétiser son statut : ce fut toujours la liberté de pouvoir célébrer selon le missel de 1962 et la suppression des peines canoniques portées jusque là. Dans une pétition adressée en 1985, la Maison Générale de la Fraternité faisait une demande semblable au Saint-Siège. Ces deux points devinrent les préalables posés par Mgr Fellay et qui furent accordés les 7 juillet 2007 et 21 janvier 2009. Ce qui est intéressant dans la conférence que Mgr Lefebvre fit le 16 janvier 1979 à Écône, c’est qu’il y présente l’intérêt pour ses prêtres de pouvoir déployer leur apostolat de façon reconnue. Si cette situation ne peut être obtenue au prix de l’inacceptable, elle demeure néanmoins souhaitable à ses yeux et il demande de ne pas négliger cet aspect. Il en va du salut de nombreuses âmes. 
« Que fera le pape ? Je n’en sais rien. Aurons-nous une condamnation encore plus grande, une condamnation plus forte ? Eh bien, ce sera une condamnation plus forte. Je ne peux pas changer, c’est absolument impossible ! Je ne puis pas dire que ce qui est mauvais, est bon. C’est impossible. Je ne peux pas, moi, m’empoisonner tout doucement, je ne veux pas détruire l’Église. Nous nous retrouverons comme nous sommes. Peut-être, serai-je excommunié à ce moment-là, je n’en sais rien ! C’est possible. Mais je n’ai pas peur de cette excommunication car je sais qu’elle ne vaudra rien, comme j’ai dit que les autres peines ne valaient rien.

« Mais je cherche à imaginer au contraire qu’il accepte : ‘- Bon, et bien on vous laisse libres, on laisse libres les prêtres’. Eh bien, je vous assure que ce serait, pour l’Église, une chose extraordinaire, parce que ce serait la Tradition qui reprendrait le dessus dans l’Église. Nous n’avons pas le droit de manquer une chance comme celle-là tout de même ! Cela, ça ne dépend pas de moi parce qu’il est certain qu’actuellement nous sommes tout de même enfermés. On nous ferme les portes des églises, on nous ferme les portes des chapelles, on nous tracasse de partout, on nous poursuit de partout. Imaginez-vous que demain nous puissions dire librement nos messes dans les églises, avec les fidèles qui veulent venir assister à nos offices ? Mais, cela changerait énormément et immédiatement toute la situation des fidèles et de l’Église. Ce serait considérable, n’est-ce pas ? Alors nous ne pouvons tout de même pas nous permettre de considérer cela comme négligeable avec tout ce que cela représente, comme les âmes qui se sauveront, le nombre d’âmes considérable qui se sauveront de nouveau ! »


vendredi 4 décembre 2015

Mgr Lefebvre participe à l’Année Sainte à Rome

En 1975, Paul VI ouvrait la porte de Saint-Pierre pour l’Année Sainte. Partout le pontife romain rattachait le Jubilé au concile Vatican II dont le monde tout nouvellement imbu des idées du Concile célébrait le dixième anniversaire. L’heure était encore à l’euphorie. Presque chaque semaine, le pape Montini martelait comme un leitmotiv le lien étroit entre Concile et Jubilé : « Dix ans après la fin du Concile œcuménique Vatican II, l’Année Sainte nous semble devoir en quelque sorte marquer l’achèvement d’un temps consacré à la réflexion et à la réforme »[1]. Il ajoutait même que ce jubilé devait être centré sur la compréhension du Concile : « Quelle est la charrue de l’Année Sainte ? C’est le Concile que l’on peut considérer comme cultivant avec amour le grand champ de l’Eglise, puis le champ, plus vaste encore, de l’humanité[2] ».


L’attitude de Mgr Lefebvre consistait-elle à rester braqué sur ces dispositions sous prétexte que le message du Concile était prédominant et qu’il fallait jeter toute la soupe empoisonnée ? La force d’âme du prélat et l’esprit de discernement ont heureusement prévalu :

« Malgré tous les bruits, ce que les journaux, la radio et autres ont pu dire sur ce fameux pèlerinage qui a causé tant d’émoi parmi les groupes traditionalistes, eh bien je pense que le pèlerinage va quand même se réaliser ! »[3]

Et le fondateur de la Fraternité de présenter les conditions de ce grand pèlerinage, sous les applaudissements de ses séminaristes :

« Il est évident que la condition c’est que les messes auxquelles assisteront ces pèlerins soient des messes de saint Pie V mais ces messes seront dites dans diverses paroisses de Rome, là où on les dit habituellement encore maintenant ; donc les pèlerins se disperseraient suivant l’implantation dans Rome et se regrouperaient pour les messes de saint Pie V dans ces différentes paroisses où on les dit déjà encore actuellement et puis nous irions visiter les sept basiliques de Rome où nous essayerions d’avoir une bénédiction du Saint-Sacrement avec le chant du Credo et, peut-être au moins dans une des Basiliques, la récitation – enfin la proclamation – du serment anti-moderniste pour affirmer notre foi ! »[4]

Mgr Lefebvre présentait ensuite l’esprit de ce pèlerinage :

« Ce sera plutôt un voyage de pénitence, mais faites-le vraiment dans cet esprit de réparation pour tous les sacrilèges, pour tout ce qui se passe actuellement dans l’Église qui doit certainement attirer des malédictions sur l’humanité ! Et donc dans la mesure où il y a quelques justes encore qui prient et qui font pénitence, le Bon Dieu montrera peut-être un peu de miséricorde pour cette pauvre humanité qui s’en va vers sa perte ! »[5]

Faudrait-il qu’aujourd’hui la crise ait fait des ravages dans les mentalités au point qu’on craigne de témoigner de peur de se laisser contaminer ? Ne trouvera-t-on même plus ces quelques justes pour quémander cette miséricorde divine sous prétexte qu’ils considèrent ne plus vraiment être les héritiers de Rome (car Rome est toujours dans Rome) et qu’ils pensent pactiser en passant la Porte Sainte ? Le diable tend un piège aux catholiques et se frotte les mains à l’idée qu’ils se priveront des grâces du jubilé, des indulgences pour leurs vies et celles de leurs proches et se laisseront emporter par une animosité déraisonnée. Il ne s’agit pas aujourd’hui d’un jubilé du dialogue interreligieux ou des droits de l’homme mais d’une réalité bien catholique, quand bien même elle serait mal interprétée par les autorités dans l’Église : la miséricorde. Ni cette vertu ni les jubilés n’ont été institués par le Concile, encore moins par le Synode. « Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde » disait il y a deux mille ans Notre Seigneur Jésus Christ.


[1] Paul VI, Bulle Apostolorum limina, 23 mai 1974.
[2] Paul VI, audience du 30 avril 1975.
[3] Mgr Marcel Lefebvre, conférence aux séminaristes, Écône, janvier 1975.
[4] Mgr Marcel Lefebvre, conférence aux séminaristes, Écône, 23 décembre 1974.
[5] Mgr Marcel Lefebvre, conférence aux séminaristes, Écône, janvier 1975.


mercredi 17 juin 2015

Abbé Richard Williamson : Prions pour que le pape donne juridiction à la Fraternité Saint-Pie X !

Le 8 décembre 1987, Mgr Lefebvre recevait à Écône le cardinal Édouard Gagnon, venu de Rome inspecter les lieux de culte de la Fraternité Saint-Pie X et des communautés amies. L’heure n’était pas à l’aveuglement. Au cours de l’été, l’archevêque avait fait état de nets différends avec le cardinal Ratzinger à propos de la liberté religieuse et un an auparavant, il s’était alarmé face au scandale d’Assise. Néanmoins la visite cardinalice était un motif de réjouissance car elle démontrait de façon très publique le désir de maintenir des liens visibles avec la hiérarchie, même si celle-ci était constituée de membres souvent égarés par les nouvelles normes de la période post-conciliaire. Ce même jour de la fête de l’Immaculée Conception, de l’autre côté de l’Atlantique, l’abbé Richard Williamson, directeur du séminaire américain de Ridgefield, engageait ses séminaristes à prier instamment pour que la régularité canonique, injustement déniée à la Fraternité, lui soit rendue :

« Prions pour la Fraternité ! Prions en particulier pour le cardinal Gagnon qui revient aujourd’hui au séminaire de la Fraternité en Suisse, après avoir terminé sa visite d’un mois dans les maisons de la Fraternité en Suisse, en France et en Allemagne. Prions pour lui, lorsqu’il rédigera son rapport sur la Fraternité à l’intention du Saint-Père, afin qu’il présente la vérité de telle sorte qu’il gagne l’approbation du pape. Prions pour le pape pour qu’il puisse faire ce qu’il devrait clairement faire : donner la juridiction et un statut à la Fraternité, laquelle le mérite entièrement. Ceci est absolument nécessaire pour le bien de l’Église universelle, sans parler de la Fraternité. »


Dans ces quelques lignes sont absentes les fausses idées élaborées a posteriori selon lesquelles les autorités romaines seraient totalement étrangères à l’Église catholique, qu’il faudrait que la Fraternité rompe toute relation avec le Saint-Siège ou encore qu’elle s’éloigne une bonne fois pour toutes de ses représentants. Bien au contraire, tout au long des dernières décennies qu’il a vécues ici bas, Mgr Lefebvre était animé par le double désir de sauvegarder la Tradition bimillénaire de l’Église tout en réclamant la justice d’en faire l’expérience sans entrave. C’est à ses successeurs à la tête de l’œuvre qu’il a fondée qu’il a confié la mission de déceler ces entraves permettant ou non l’expérience reconnue de la Tradition.

mardi 14 avril 2015

De quand datent les fameux « préalables » de la FSSPX ?

Communément, il semblerait que les préalables de la libération du missel de 1962 et de la levée d’excommunication qui ont abouti aux deux grands actes pontificaux du pape Benoît XVI des 7 juillet 2007 et 21 janvier 2009 aient eu pour origine une réunion sise à la Maison Générale de la Fraternité Saint Pie X en 2000, sous le premier supériorat de Mgr Fellay.

Pourtant ces requêtes étaient des demandes fort anciennes dont on retrouve des traces dans les lettres adressées par Mgr Lefebvre au cardinal Ratzinger et qui étaient très explicitement formulées dans une pétition diffusée dans les différentes revues de la Fraternité et déposée à Rome le 26 mars 1985 par le supérieur général, l'abbé Franz Schmidberger. L’œuvre de Mgr Lefebvre sollicitait tout simplement ce qui est advenu en 2007 puis en 2009 : la possibilité pour tout prêtre de célébrer librement selon le missel de 1962. A l’époque, aucun décret d’excommunication n’était prononcé, mais la pétition demandait cependant que cessent les sanctions pesant sur les clercs de la Fraternité. Dans cette missive, ses organes faisaient même une exigence unanime, sans que nul ne sourcillât, que la Fraternité soit établie en prélature personnelle.

On pourra s’étonner que Mgr Lefebvre ait laissé diffuser une pétition. En réalité, elle a tout d’une supplique. Par ailleurs, au cours du Concile, l’archevêque avait suscité une pareille initiative en direction de Paul VI pour condamner le communisme. On sait que la pétition en question se perdit dans quelque tiroir du Vatican.


Voici le texte de la pétition de 1985 :



Pétition au Saint-Père

Très Saint Père,

La circulaire de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin en date du 3 octobre 1984 nous apporte une lueur d’espérance en réhabilitant l’usage public de la Sainte Messe selon l’ancien et multiséculaire rite romain qui a sanctifié tant de générations.

Nous exprimons à Votre Sainteté notre reconnaissance, regrettant toutefois qu’aient été apposées des conditions qui rendent cette mesure quasi-inefficace.

Persuadés que le retour à la Messe Romaine traditionnelle sera la source de grâces abondantes pour la rénovation de l’Église, nous Vous demandons respectueusement et filialement :

1. Que soit reconnue à tout prêtre la liberté d’utiliser le Missel Romain et les livres liturgiques en vigueur en 1962.
2. Qu’à cet effet cesse, pour Son Excellence Monseigneur Lefebvre et ses prêtres, l’injuste situation dans laquelle on les a placés.
3. Que la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X soit reconnue dans l’Eglise comme société de droit pontifical et prélature personnelle.

Fils et filles de l’Eglise Catholique et Romaine désireux d’œuvrer à l’instauration du Règne de Jésus-Christ et au triomphe du Cœur Immaculé de Marie, nous présentons avec confiance notre requête au Vicaire du Christ.

Daigne Votre Sainteté l’agréer et nous bénir.

in Fideliter N°43, janvier-février 1985, pp. 17-18.

mardi 31 mars 2015

Mgr Lefebvre : Évitons les dispositions de rupture et d'opposition à l'Église

Lorsqu’il entrevoyait la résolution de la crise, Mgr Lefebvre ne voyait pas le monde catholique redevenir traditionnel du jour au lendemain, comme par enchantement. Il prévoyait des étapes et parlait même de « situation hybride » et intermédiaire, abordant même le concept de « paroisse personnelle ». Les régressions sous l’actuel pontificat ne doivent pas nous décourager outre-mesure ni nous pousser à poser des jugements emportés et catégoriques. Le fondateur de la Fraternité Saint-Pie X reconnaissait d’ailleurs n’avoir pas le don de prophétie et affirmait donc ne pas pouvoir prédire l’avenir. En revanche, il rejetait sans état d’âme les « dispositions de rupture » et celles qui consistent à s’opposer pour s’opposer, en refusant toute amélioration intermédiaire :

« Quand on verra que nos prieurés, que nos paroisses ne prêchent que la vérité, ne manifestent que les vertus de Notre Seigneur, alors il n'est pas possible que n’advienne pas le jour où les évêques diront : " Qu'est-ce qu'on peut leur reprocher ? Ils enseignent la doctrine de l'Église, ils enseignent les vertus de l'Église, ils ont le rite que l'Église a toujours pratiqué, ils ont les sacrements que l'Église a toujours enseignés. Que peut-on leur reprocher ? Rien ". Mais ne pouvant rien reprocher, il n'est pas possible qu'un jour les évêques conscients de leur charge ne finissent par dire : " Eh bien, oui, on est obligés de les reconnaître. Et cette paroisse est désormais reconnue ", même peut-être dans une situation un peu hybride, dans la mesure où ils diraient : " Les paroisses actuelles continuent dans ce qu'elles ont fait jusqu'à présent, mais nous reconnaissons cette paroisse personnelle pour toutes les personnes qui veulent y venir et fréquenter les prêtres, nous les reconnaissons aussi ". Ce serait peut-être une solution, je dirais une étape, peut-être, je n'en sais rien, je ne connais pas l'avenir, je ne suis pas prophète. Mais c'est possible. En tout cas, il faut être dans ces dispositions et non pas dans une disposition de rupture et une disposition d'opposition pour opposition, d'opposition à l'Église, pas le moins du monde ».
 
Mgr Marcel Lefebvre, 3 avril 1977, in DICI n°7

mercredi 25 mars 2015

Il y a 24 ans, Mgr Lefebvre était rappelé à Dieu

Voici un témoignage de l’abbé Victor-Alain Berto, son théologien au Concile :
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« J'avais l'honneur, très grand et très immérité, je le dis devant Dieu, d'être son théologien. Le secret que j'ai juré couvre le travail que j'ai fait sous lui, mais je ne trahis aucun secret en vous disant que Mgr Lefebvre est un théologien, et de beaucoup supérieur à son propre théologien - et plût à Dieu que tous les Pères le fussent au degré où il est ! II a un « habitus » théologique parfaitement sûr et affiné, auquel sa très grande piété envers le Saint-Siège ajoute cette « connaturalité » qui permet, avant même que l'habitus discursif intervienne, de discerner d'intuition ce qui est et ce qui n'est pas compossible avec les prérogatives souveraines du Rocher de l'Eglise.
 « Il ne ressemble en rien à ces Pères qui, comme l'un d'eux a eu le front de s'en vanter publiquement, prenaient des mains d'un « peritus », dans la voiture même qui les amenait à Saint-Pierre, le texte « tout cuit » de leur invention « in aula ». Pas une fois je ne lui ai soumis un mémoire, une note, un canevas, sans qu'il les ait revus, rebrassés, repensés et parfois refaits de fond en comble, de son travail personnel et assidu,. Je n'ai pas « collaboré » avec lui ; si le mot était français, je dirais que j'ai vraiment « sublaboré » avec lui, selon mon rang de théologien particulier et selon son honneur et sa dignité de Père d'un Concile œcuménique, Juge et Docteur de la Foi avec le Pontife Romain...» (le 3 janvier 1964).
in Fideliter N°81, mai-juin 1991, pp. 31-32