Ces dernières années, le terme de « prélature
personnelle » est revenu plusieurs fois dans la bouche des prélats romains
et des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X pour qualifier la structure
que le Saint-Siège avait proposée à cette dernière. Mais il ne s’agit en rien d’une
nouveauté. Déjà, en 1985, la Maison Générale de la Fraternité demandait trois
choses dans une pétition qu'elle adressait à Rome :
1. « la liberté à tout
prêtre d’utiliser le missel romain et les livres liturgiques en vigueur en 1962 »
2. Que « cesse, pour S. Exc.
Monseigneur Lefebvre et ses prêtres, l’injuste situation dans laquelle on les a
placés »
3. « Que la Fraternité soit reconnue dans l’Église comme
société de droit pontifical et prélature personnelle »
Les deux premières demandes correspondent aux
deux préalables demandés par Monseigneur Fellay en 2000 et réalisés les 7
juillet 2007 (Motu Proprio Summorum
Pontificum) et 21 janvier 2009 (levée d’excommunication). La dernière
demande, l’octroi d’une prélature personne, intervenait trois ans après l’obtention
par l’Opus Dei d’une prélature
personnelle. C'était en 1982. C’est la seule société ayant bénéficié de cette structure jusqu’ici.
Cette dernière a été prévue par le décret conciliaire Presbyterorum ordinis.
Dans la lettre qu’il adressait au cardinal Gagnon le 21 novembre 1987 pour établir une structure reconnue par Rome, Mgr
Lefebvre en citait le paragraphe 10 pour justifier de l’octroi d’un tel statut
à la Fraternité :
« Il pourra être
utile de créer à cette fin des séminaires internationaux, diocèses
particuliers, prélatures personnelles, et autres institutions auxquelles les
prêtres pourront être affectés ou incardinés pour le bien de toute l’Église ».
On notera d’ailleurs que, en proposant de créer des séminaires internationaux et en établissant une années de spiritualité, ce décret conciliaire était la référence sur laquelle s'appuyait Mgr Lefebvre en affirmant que les séminaires de la Fraternité
avaient été les seuls à appliquer les textes conciliaires sur la formation sacerdotale.