« Pour ma part, il m’a toujours semblé, en nous
appuyant sur la sainte et fidèle Tradition de l’Église, que c’était mon
devoir d’aller à Rome, de protester et de tout faire pour que le retour à la
Tradition arrive un jour. Alors quelquefois certains membres de la Fraternité,
hélas, ont estimé qu’il ne fallait plus aller à Rome, qu’il ne fallait plus
avoir de contacts avec ceux, qui actuellement se dirigent vers
l’erreur, qu’il fallait abandonner tous ceux qui ont adopté le concile
Vatican II et ses conséquences, et par conséquent, puisque la Fraternité
continuait à avoir des contacts avec Rome et avec le Pape, ils ont préféré
quitter la Fraternité.
« Eh bien mes chers frères ça n’a jamais été ce que la
Fraternité a fait, ni jamais l’exemple que j’ai cru devoir donner. Au
contraire, je ne cesse d’aller à Rome, je continue d’aller à Rome et je
continue d’avoir des contacts avec le cardinal Ratzinger, que vous connaissez
bien, dans le but de faire revenir Rome à la Tradition.
« Si je considérais qu’il n’y a plus de pape, pourquoi
aller à Rome ? Mais alors comment espérer faire revenir l’Église à sa
sainte Tradition ?
« Car c’est le pape qui doit faire revenir l’Église à
la Tradition, c’est lui qui a la responsabilité et si aujourd’hui hélas il se
laisse entraîner dans ces erreurs de Vatican II, ce n’est pas une raison pour
l’abandonner, bien au contraire ! Il faut faire tous nos efforts pour le faire
réfléchir sur la gravité de la situation, le faire revenir à la Tradition et
lui demander de faire revenir l’Église dans le chemin qu’elle a poursuivi
pendant vingt siècles.
« Certains me diront sans doute, ceux qui nous quittent
de cette manière : « C’est inutile, vous perdez votre temps ». C’est
qu’ils n’ont pas confiance en Dieu ; Dieu peut tout. Humainement parlant c’est
vrai, c’est décevant, mais le Bon Dieu peut tout et la prière peut tout
obtenir. Et c’est pourquoi nous devons doublement prier pour le pape, pour que
le bon Dieu l’éclaire, pour qu’il ouvre enfin les yeux, pour qu’il voit les
désastres qui se répandent dans l’Église, pour qu’enfin les séminaires se
remplissent à l’image des nôtres pour de nouveau faire des prêtres qui
célèbrent la véritable messe et chantent la gloire du bon Dieu comme Notre
Seigneur l’a fait sur la croix, et continuent le sacrifice de la croix. Voilà
pourquoi je vais à Rome, voilà ce qu’est la Fraternité mes chers amis. »
Mgr Lefebvre, Zaitzkofen, sermon du 26 février 1983
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