« Le pape Pie IX condamnait
les catholiques libéraux. Il a même eu cette phrase terrible : « les
catholiques libéraux sont les pires ennemis de l'Église ». Que pouvait-il dire
de plus ?
Toutefois, il n'a pas dit: tous
les catholiques libéraux sont excommuniés, sont hors de l'Église et il faut
leur refuser la communion. Non, il considérait ces hommes comme « les pires
ennemis de l'Église » et cependant il ne les a pas excommuniés.
Le saint pape Pie X, dans son
Encyclique Pascendi Dominici Gregis,
a porté un jugement aussi sévère sur le modernisme le qualifiant de «
rendez-vous de toutes les hérésies ». Je ne sais pas s'il est
possible de porter un jugement plus sévère pour condamner un mouvement ! Mais,
il n'a pas dit que tous les modernistes seraient désormais excommuniés, hors de
l'Église et qu'il fallait leur refuser la communion. Il en a condamné
quelques-uns.
Aussi je pense, que comme ces
deux papes, nous devons les juger sévèrement, mais pas nécessairement en les
considérant comme étant hors de l'Église. C'est pourquoi je ne veux pas suivre
les « sédévacantistes » qui disent : ce sont des modernistes ; le modernisme
est le carrefour des hérésies ; donc les modernistes sont
hérétiques ; donc ils ne sont plus dans la communion de l'Église : donc il n'y
a plus de pape...
On ne peut pas formuler un
jugement d'une logique aussi implacable. Il y a dans cette manière de juger de
la passion et un peu d'orgueil. Jugeons ces hommes et leurs erreurs ainsi que
les papes eux-mêmes l'ont fait. »
Fideliter N°57, mai-juin 1987
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