Je terminerai, mes bien chers
frères, par ce que j’appellerais, un peu, mon testament. Testament, c’est un
bien grand mot, parce que je voudrais que ce soit l’écho du testament de
Notre-Seigneur : Novi et aeterni testamenti.
Novi et aeterni testamenti,
c’est le prêtre qui récite ces paroles à la consécration du précieux Sang. Hic est calix sanguinis mei, novi et aeterni
testamenti. L’héritage que Jésus-Christ nous a donné, c’est son Sacrifice,
c’est son Sang, c’est sa Croix. Et cela est le ferment de toute la civilisation
chrétienne et de ce qui doit nous mener au ciel. Aussi je vous dis : Pour
la gloire de la Très Sainte Trinité, pour l’amour de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, pour la dévotion à la Très Sainte Vierge Marie, pour l’amour de
l’Eglise, pour l’amour du pape, pour l’amour des évêques, des prêtres, de tous
les fidèles, pour le salut du monde, pour le salut des âmes, gardez ce
testament de Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Gardez le Sacrifice de
Notre Seigneur Jésus-Christ ! Gardez la messe de toujours ! Et alors vous verrez la civilisation chrétienne
refleurir, civilisation qui n’est pas pour ce monde, mais civilisation
qui mène à la cité catholique, et cette cité catholique, c’est la cité
catholique du ciel qu’elle prépare. Elle n’est pas faite pour autre chose, la
cité catholique d’ici-bas, elle n’est pas faite pour autre chose que pour la
cité catholique du ciel.
Alors en gardant le Sang de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, en gardant son Sacrifice, en gardant cette messe,
messe qui nous a été léguée par nos prédécesseurs, messe qui a été léguée
depuis les Apôtres jusqu’à aujourd’hui – et dans quelques instants je vais
prononcer ces paroles sur le calice de mon ordination, et comment voulez-vous
que je prononce, sur le calice de mon ordination, d’autres paroles que celles
que j’ai prononcées il y a cinquante ans sur ce calice, c’est impossible, je ne
puis pas changer ces paroles – alors nous continuerons à prononcer les paroles
de la consécration, comme nos prédécesseurs nous l’ont appris, comme les papes,
les évêques et les prêtres qui ont été nos éducateurs nous l’ont appris, afin
que Notre Seigneur Jésus-Christ règne et que les âmes soient sauvées par
l’intercession de notre Bonne Mère du ciel.
Mgr Marcel Lefebvre, Paris, 23
septembre 1979
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